On le sait bien, il est souvent préférable de dire non. Pourtant combien de fois avons-nous cédé à la tentation d’accepter, à tort, une demande ? Trop souvent… Il faut reconnaître qu’il est tellement plus sympathique, plus agréable et en même temps plus facile de dire oui. Mais ne soyons pas fatalistes et (re)penchons-nous sur le sujet pour nous convaincre de l’importance et de la manière de dire enfin « NON ».
Voici résumés en 4 volets le pourquoi et le comment de l’affaire :
1- Pourquoi c’est difficile ?
Le 1er frein au ‘non’ nous vient de loin, de notre enfance et de notre éducation : c’est ce sentiment de culpabilité que nous éprouvons en refusant d’aider l’autre, ces remords que nous ressentons en rejetant sa demande. Nous craignons dans ce cas de lui faire de la peine, de le blesser, ou plus simplement de le décevoir.
En refusant d’offrir notre aide, nous redoutons également de renvoyer une mauvaise image de nous-même, que notre décision soit interprétée comme le reflet d’une attitude négative, égoïste ou même agressive. Cette fois, nous avons peur d’être jugé(e) par l’autre.
Ne pas rejeter l’autre pour finalement ne pas être rejeté soi-même, c’est donc aussi voire surtout à nous-même que nous pensons quand nous choisissons de dire oui. A l’inverse, dire non, c’est clairement se faire violence.
2- Pourquoi c’est important pour soi ?
Savoir dire non, c’est d’abord indispensable pour ne pas perdre de vue ses priorités. Si nous acceptons au fil de l’eau les sollicitations dont nous sommes l’objet, il devient rapidement impossible de poursuivre nos activités selon nos objectifs et nos préférences.
De même, il faut parfois oser dire non pour rester en phase avec ses propres valeurs, en accord avec soi-même. Quand une demande fait obstacle à nos convictions, il faut savoir y faire barrage.
Dire non, c’est aussi conserver son libre arbitre et se respecter soi-même. C’est éviter de nous laisser trop influencer, de subir plutôt que vivre. Comme disait Jean-Paul Sartre, « Etre libre, c’est savoir dire non. »
Enfin, c’est le moyen de se protéger de soi-même. Réussir à se dire non est parfois nécessaire pour ne pas outrepasser nos capacités, laisser libre cours à nos faiblesses, céder à toutes nos tentations…
3- Pourquoi c’est utile aux autres ?
Contrairement aux apparences, un ‘non’ peut être bien plus salvateur qu’un oui. Si nous accédons à chaque nouvelle requête, la situation devient vite ingérable et le résultat ne se fait pas attendre : accumulation de retards, qualité de travail en baisse, et au final insatisfaction des demandeurs. Et quoi de plus absurde que de desservir les autres en croyant leur rendre service ?
Savoir dire non permet donc de gagner en fiabilité et d’être reconnu pour cela. A l’usage, cela a pour effet de renforcer la confiance mutuelle et de donner en même temps beaucoup plus de valeur à nos ‘oui’. Comme disait François Mitterrand, « Pour dire oui, il faut savoir dire non. »
C’est enfin l’opportunité de montrer l’exemple quant à l’affirmation de soi et de faire la démonstration d’un certain courage (oser dire non) en espérant faire des émules.
4- Comment s’y prendre ?
Maintenant que nous sommes convaincus de l’importance de savoir dire non aussi bien pour soi que pour les autres, reste à savoir comment dire non.
Dans ce domaine, la 1ère règle est de ne surtout pas répondre avec précipitation. Il est en effet préférable de peser le pour et le contre avant d’accepter ou de refuser une demande. Notre solliciteur le comprendra très bien tant que nous lui répondons dans un délai raisonnable bien sûr.
Quand le choix est fait de dire non, il faut l’exprimer nettement, sans hésitation. Surtout ne pas se justifier ni se perdre dans des explications alambiquées. Déclaration faite, il faut alors tenir bon pour montrer à son interlocuteur que l’on sait ce que l’on veut.
Sur la forme, le maître mot est la diplomatie : faire preuve de tact, de compréhension et surtout bannir toute agressivité.
Enfin, pour que la pilule passe mieux et tuer dans l’œuf toute rancune éventuelle, il faut proposer à notre interlocuteur une alternative, un « non, mais… ». Cela démontre notre bonne volonté à son égard 🙂
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